Le 20 mars prochain, le peuple sénégalais sera appelé à se prononcer sur des réformes constitutionnelles à l’issue desquelles, si elles sont adoptées, les Sénégalais se verront attribuer de … nouveaux droits. Justement c’est sur ce premier point que je voudrais m’appesantir pour interpeler mes chers concitoyens sur le flou et l’ambiguïté qui se cachent derrière ce concept. Quels sont réellement ses nouveaux droits ?
Parmi ceux-là nous avons celui cité dans l’article 25-3, je cite : « …. Tout citoyen a le devoir d’inscrire à l’état civil les actes le concernant et ceux qui sont relatifs à sa famille dans les conditions déterminées par la loi ». Nous voyons clairement qu’à travers une telle disposition que la question du genre est soulevée, permettant ainsi à tout Sénégalais, si la nouvelle Constitution est adoptée, de « choisir » son sexe. La loi, certes à l’heure actuelle, est contre l’homosexualité mais la Constitution étant au dessus de tout, si elle est adoptée, tout individu pourrait se réfugier derrière cet article pour se déclarer « homme ou femme ».
Deuxièmement, si nous considérons la proposition concernant l’article 4 qui dit que : « … Il leur est interdit de s’identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue ou à une partie du territoire… ». Je trouve que c’est mal libellé en ce sens que l’identification innée ou acquise relève de la personnalité de l’individu, ainsi donc je suis Noir, du groupe mandé, homme, musulman et originaire en partie du Sénégal oriental. Cependant ceci ne m’empêche pas de respecter l’autre qui est différent de moi, mais de là à nier une identification indépendante de ma propre volonté est une aberration. Je propose à la place : « … Il leur est interdit de prôner une idéologie qui stipule la primauté d’une race, d’une ethnie, d’une langue ou d’une partie du territoire par rapport à d’autres…. »
Troisièmement, toujours dans cet article 4, l’on nous dit que : « … Les partis politiques sont également tenus de respecter strictement les règles de bonne gouvernance associative sous peine de sanctions susceptibles de conduire à la suspension et à la dissolution… ». Cette disposition est un véritable prétexte pour dissoudre un parti politique gênant sous peine de…
Quatrièmement, l’article 89 va dans le sens d’une augmentation des membres du Conseil Constitutionnel. Pour quelle raison ? Je n’en vois aucune, sinon pour renforcer le pouvoir de Moustapha Niasse qui devrait en proposer deux juges. Pensons au monde rural.
A part ces aspects relatifs à la Constitution proprement dite je ne pas cautionner le non respect de la part du Président de la République de sa promesse électorale, consistant à réduire son mandat actuel à 5 ans.
Vivement que le peuple sénégalais puisse voter Non au soir du 20 mars pour que triomphe le véritable état de droit qui respecte notre culture et nos aspirations.